Le Charsalle

Le Charsalle

AVIS

AVIS

 

 

 

 

 



Située en plein Alentejo, au sommet d’une colline granitique haute  de 210 mètres, Avis joua un rôle extrêmement important dans l’histoire du Portugal. Elle fut, en effet, le siège de l’un des plus importants ordres religieux militaires d’Occident, l’Ordre de Saint Benoît (Sao Bento) d’Avis ; elle donna également son nom à l’une des plus emblématiques dynasties qui régna sur le pays de 1385 à 1580.

Quoiqu’il existe des vestiges de peuplements préhistoriques, puis romains et musulmans, la première référence proprement dite à la ville d’Avis date du XIIIe siècle, lorsqu’en 1211 D. Alfonso II donna au Grand-Maître de la Milice des Frères d’Evora, D. Fernao Anes, une terre située entre Santarem et Coruche. Une telle donation à une communauté religieuse avait, bien évidement, un sens politique dans le contexte de la Reconquista avec, pour objet, de chasser les musulmans de la péninsule ibérique.
Ce don s’accompagnait de l’obligation de construire une forteresse pour défendre la région. La tradition rapporte que le Grand-Maître et ses chevaliers, alors à la recherche d’un endroit pour fonder la ville remarquèrent, en un lieu, deux aigles sur un arbre. Interprétant cela comme un signe de bon augure, ils décidèrent qu’il marquerait la naissance de la nouvelle cité. La réalité est, certainement, plus prosaïque. La situation géostratégique, ainsi que la présence de nombreux cours d’eau, présidèrent plus surement à ce choix. Quoiqu’il en soit, cette légende reste rappelée sur les armes de la ville qui portent, sur un écu d’or, un aigle perché sur un arbre à ramure verte. Selon certains auteurs, le nom d’Avis viendrait plutôt du latin classique « avis » (oiseaux) et signalerait la grande présence de volatiles dans la région.

 



 

En dépit des modifications apportées par les siècles, Avis est une ville qui conserve une topographie médiévale avec ses rues étroites, ses maisons blanches aux encadrements soulignés de bleu ou de jaune et ses monuments qui rappellent le prestigieux passé de la ville.

 

 






 

Il reste peu de chose de l’ancien château d’Avis dont la construction s’échelonna de 1214 à 1223, sinon quelques pans de murailles et trois tours sur les six: la tour da Rainha (ou do Convento), celle de Sao Roque et de Santo Antonio.
A ce propos, une légende raconte que le château fut construit de nuit et en secret, les murailles étant recouvertes de branchages la journée afin que les Maures ne s’aperçoivent pas de la construction de la future forteresse.

 

Le monastère de Saint Benoit, situé Largo Cândido dos Reis, fut construit à partir du XVe et connu de nombreuses transformation au XVIe et XVIIe. Cela explique son architecture à la fois gothique, renaissance et baroque. L’ensemble du couvent était composé de l’église, du cloître, de l’ancienne résidence des Maîtres de l’Ordre d’Avis, de l’hôpital, du dortoir et du patio des citernes.

 

Aujourd’hui, on ne visite que le cloître, la citerne, la salle capitulaire (qui abrite le musée municipal) et l’église. Cette dernière accueille une exposition permanente sur le thème du Sacré et du Profane ; les deux chapelles latérales de droite sont recouvertes d’azulejos polychromes, jaunes ou bleus et la chapelle principale présente un beau retable en bois. Un détail amusant : sur le mur d’entrée du musée, une peinture représentant un œillet accompagnée de la phrase « 25 de abril. Sempre » (25 avril. Toujours), rappelle qu’Avis est un bastion du communisme alentejan.   


L’église et l’ancien l’hôpital de la Miséricorde (Rua da Misericordia ou do Balcao) date des XVIII e et XIXe.
Ce petit édifice est surtout intéressant car il est inséré dans le paysage urbain et épouse la pente de la rue.

 



L’église principale (ou Igreja Matriz), construite au XVe siècle, a subi de nombreuses transformations avant d’être restaurée à la fin du XIXe.

 

L’intérieur présente une nef unique, aux murs blanchis à la chaux. Remarquez les azulejos du XVIe dans le chœur et, notamment, le beau Jugement dernier (XVIIe) à droite.

 



Dans la petite chapelle de gauche, découvrez une petite Vierge à l’Enfant de facture populaire.

 

Des dalles funéraires parsèment le sol de cet édifice.

 

 

Si l’église est fermée, n’hésitez pas à vous adresser à l’Office du tourisme (Posto do Turismo, Praça Serpa Pinto, n°1), qui se fera un plaisir de vous ouvrir les portes.

En sortant de l’église, vous pourrez voir la tour Sao Roque des XIIIe,

 

XVe et XVIe et, sur la gauche, l’incontournable pilori qui date du XVIe et présente la particularité d’être décoré d’éléments anthropomorphiques et zoomorphiques sur les fers de sujétion.

 

Au n°15 de la Rua das Caladas, vous verrez la maison de l’un des commandeurs de l’Ordre d’Avis et la tour Sao Antonio (uniquement visible de la rue).

 

 

 

 



 

Un peu plus loin, le jardin du Grand Maître d’Avis Joao 1er vous offrira une belle vue sur la campagne et sur le barrage de Maranho. A gauche, une belle maison du XIXe un peu défraîchie ajoute une note de poésie mélancolique au tableau.

A droite en sortant du jardin, la Rua Dr Antonio d’Almeida vous conduira à la citerne et vous permettra, sur votre gauche, de jeter un coup d’œil sur un portail baroque portant des armoiries.

Avant de quitter la ville, promenez-vous aux pieds des remparts. Vous pourrez contempler les murs extérieurs du château tout en profitant du panorama sur le barrage de Maranhao et la campagne environnante.


 

Toutes ces indications sommaires sur la ville et ses principaux monuments ne sont là que pour donner l’envie de la visiter.
Ce qui importe véritablement, comme toujours au Portugal, est de se laisser bercer par le charme et la poésie des lieux.


Adresse utile : Poste de tourisme Praça Serpa Pinto, n°1


A voir dans les environs :
Benavila et le site de Notre-Dame d’entre les Eaux  (voir article du blog)
Le village de Valongo et ses deux arbres centenaires(voir article du blog)



10/01/2012
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