Le Charsalle

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Religion et Portugal

            Religion et Portugal

 

Le Portugal est un État laïque, comme le rappelle la Constitution* datée de 1976. Les relations Église/État sont régies par un concordat** révisé le 18 mai 2004 remplaçant celui de 1940 signé par Salazar,  par le Secrétaire Général du Vatican et José Manuel Barroso, alors Premier Ministre portugais

 

Les catholiques baptisés représentent 83% des 10,6 millions d'habitants du Portugal (Ils sont 64% en France)

Ils représentaient 96% des 9,6 millions d'habitants en 1970.

Parmi eux, 29% sont pratiquants 19% pour les grandes fêtes et 10% vont à l'église au moins une fois par mois (Journal La Croix)

Il existe aussi un faible pourcentage de protestants (anglicans et baptistes) et de petites communautés musulmanes et juives dans les grandes villes, environ 15 000 Musulmans et 2000 Juifs, ces derniers  établis principalement à Lisbonne, Porto et à Belmonte où réside  la dernière  et petite communauté de Marranes et où un musée juif a ouvert en 2005.

Ce pays de longue tradition  catholique a vu toutefois les Républicains se rebeller au XIXème siècle contre l’Eglise, estimant que la religion était dépassée. Les églises furent vandalisées, les fêtes religieuses abolies et les relations avec le Vatican rompues. En 1917, l’apparition de Notre Dame de Fatima  à trois jeunes bergers de Fatima dans le nord du Ribatejo raviva la foi des Portugais. Notre Dame de Fatima serait apparue à six reprises aux bergers, le 13 de chaque mois, de mai à octobre 1917. Fatima est maintenant un lieu de pèlerinage.

 

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Le site http://.fatima.be/ donne un point de vue complet quoique orienté - anti-conciliaire - sur l’histoire de ces apparitions.

 

Religions et Croyances

La ferveur religieuse du Portugal n’a rien à jalouser aux pays européens profondément catholiques, comme la Pologne, l’Italie ou encore l’Irlande. Inutile d’évoquer Fátima, le Lourdes portugais, et les pèlerinages toujours très suivis de Bom Jésus, du monastère d’Alcobaça ou encore de Batalha. Tous les dimanches, de nombreux fidèles se pressent dans les églises. Mais depuis quelques années, ces dernières sont moins fréquentées. Si  la majorité de la population est catholique, on remarque toutefois la montée des sectes religieuses telles que les Témoins de Jéhovah. D'autres sectes en provenance directe du Brésil font leur apparition progressivement, détournant les ouailles de leur chapelle, au grand dam des prêtres qui voient l'Europe et le progrès social et économique comme les grands pourfendeurs de la religion catholique aujourd'hui au Portugal. À moins que ce ne fût la séparation de l'État et de l'Église en 1976, au sortir de la dictature salazariste, qui marqua une ouverture progressive du pays vers d'autres cieux. (Le routard)

L’Eglise catholique portugaise est  de tradition conservatrice, aussi la voix du patriarche de Lisbonne José Policarpo*** sur une question de doctrine, telle l’ordination des femmes, a-t-elle pu surprendre. Le patriarche a indiqué en 2011 dans une interview qu’il n’existait pas « d’obstacle théologique fondamental à l’ordination de femmes comme prêtres de l’Église catholique ». « Il existe une égalité fondamentale entre tous les membres de l’Église » ; l’absence de femmes prêtres dans l’Église relève avant tout de «tradition». Toutefois il a clarifié ensuite sa position en se déclarant en « communion absolue » avec le Saint-père dans l’exercice de son ministère.

 

Fêtes

Toutes les villes ont un saint patron qui est aussi un protecteur spirituel et un mentor et qu’elles honorent par une fête officielle. En ville comme à la campagne, les traditions catholiques - cérémonies, processions et pèlerinages - sont prises très au sérieux.

A Lisbonne on fête la Saint-Antoine le 13 juin, et Porto la Saint Jean-Baptiste le 24 juin. Les Açores organisent des festivals en l’honneur de l’Espirito Santo (Saint Esprit) et du Corpus Christi (Fête-Dieu). Sao Miguel a un festival du Christ des miracles. A Madère, on célèbre le festival de Notre Dame de Monte et la Saint-Sylvestre.

 

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Le Portugal supprime 4 Jours fériés en 2013

 

Le Parlement portugais a adopté une proposition visant à supprimer quatre jours fériés, comme le prévoit la réforme du code du travail décidée par le gouvernement pour améliorer la compétitivité du pays, sous assistance financière depuis mai 2011.

Il s'agit de deux jours fériés civils et de deux fêtes religieuses qui seront supprimés  pour une durée de cinq ans.

En échange d'un prêt de 78 milliards d'euros, accordé en mai 2011 au Portugal par l'Union européen et le Fonds monétaire international, le gouvernement de centre droit s'est engagé à réformer le marché de l'emploi en assouplissant les horaires de travail et les critères de licenciements, tout en supprimant des jours fériés et des congés.

 

Les jours concernés sont le 5 octobre qui marque l'avènement de la République portugaise en 1910, et le 1er décembre, qui commémore la restauration de l'indépendance face à l'Espagne en 1640 après 80 ans passés sous domination espagnole, alors que les fêtes religieuses qui seront supprimées sont la Fête-Dieu, traditionnellement célébrée 60 jours après Pâques, et la Toussaint, le 1er novembre.

 

Les jours fériés en 2013:

 

Vendredi saint

25 avril commémoration de la Révolution des œillets

1er Mai fête du travail

10 Juin fête nationale, anniversaire de la mort de Luis de Camôes

8 décembre Immaculée conception

31 décembre

 

 

*Constitution et séparation de l'État et du religieux

L’article 41 paragraphe 4 de la constitution de 1976 pose le principe de la séparation de l’Église et de l’État. La constitution de 1976 reprend en fait un principe qui existe au Portugal depuis 1910.

L’article 41 est ainsi formulé :

- « 1. La liberté de conscience, de religion et de culte est inviolable.

- 2. Nul ne peut être poursuivi, privé de droits ou dispensé d'obligations ou de devoirs civiques en raison de ses convictions ou de ses pratiques religieuses.

 - 3. Nul ne peut être interrogé, par aucune autorité, au sujet de ses convictions ou de ses pratiques religieuses, sauf pour le recueil de données statistiques qui ne permettront pas d'identifier les personnes auprès de qui elles ont été obtenues, ni subir de préjudice pour avoir refusé de répondre.

 - 4. Les Églises et les communautés religieuses sont séparées de l'État et peuvent librement s'organiser, exercer leurs fonctions et célébrer leur culte.

- 5. La liberté de l'enseignement de toute religion réalisée dans le cadre de chaque confession est garantie, ainsi que l'utilisation de ses propres moyens d'information pour l'exercice de ses activités.

- 6. Le droit à l'objection de conscience est garanti, conformément à la loi. »

 

**Concordat

A son arrivée au pouvoir en 1934, le premier ministre Salazar accorda un statut constitutionnel spécial à l’église pour son apport historique et culturel au pays.

Depuis 1940 le Portugal vit sous un régime de concordat : enseignement religieux dans les écoles publiques par les prêtes, validité civile du mariage religieux, rémunération des prêtres comme officiers d’état civil et enseignants.

Parmi les principales nouveautés en 2004, le concordat prévoit que les prêtres exerçant une profession civile rémunérée devront désormais payer l’impôt sur le revenu, notamment les professeurs de religion et de morale ou les aumôniers des hôpitaux.

Quant aux établissements religieux exerçant des activités hôtelières, ils devront s’acquitter de l’impôt sur les sociétés.

Il est mis fin à l’interdiction du divorce civil au nom de l’indissolubilité du mariage pour les couples mariés à l’église

Les dissolutions de mariages prononcées par l’église catholique pourront par ailleurs avoir désormais valeur de divorce civil

D’autre part, l’Etat portugais ne pourra plus opposer son veto à la nomination d’un évêque, une clause largement tombée en désuétude.

Le concordat reconnaît aussi la personnalité juridique de la conférence épiscopale portugaise, la plus haute instance catholique au Portugal.

 

***patriarche titre donné autrefois  aux évêques des premiers sièges épiscopaux et encore aujourd’hui à quelques évêques dont celui de Lisbonne. J Policarpo est par ailleurs cardinal et président en 2011 pour la 2ème fois de la conférence épiscopale.



30/10/2013
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